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Hangar Y : la nouvelle destination culturelle et événementielle du grand Paris rouvre au public le 22 mars

Destination culturelle à la croisée de l’art, des sciences et techniques, de l’histoire et de la nature, le Hangar Y invite à l’exploration, la découverte et l’émerveillement. Après de longs mois de travaux de réhabilitation et plus de 40 ans de fermeture, le premier hangar à dirigeables rouvre ses portes au public le 22 mars et sera ouvert tous les week-ends et les jours de vacances scolaires. Son domaine est pensé comme un lieu de vie où l’on peut flâner, déjeuner, s’instruire jusqu’à y passer la journée complète.

Entre sa programmation artistique, ses nombreux ateliers et rendez-vous, ses médiateurs – humains et virtuels –, et sa pluralité de secteurs, le lieu met tous les sens à l’affût et construit très naturellement des passerelles entre les domaines, installant une grande variété d’ambiances depuis l’entrée du hangar jusqu’aux sous-bois en passant par les ruches et le bassin historique Le Nôtre, qui composent un véritable écosystème.

En tant que premier musée de l’Air, le Hangar Y a su prouver dès la première moitié du XXe siècle ses capacités d’accueil du public et de conservation. Par la suite, son volume exceptionnel lui permet aussi d’accueillir des projets artistiques d’ampleur. En 1963, le peintre Marc Chagall s’y installe avec ses assistants pour assembler son plafond créé pour l’Opéra de Paris, fresque circulaire de 220 m2 où l’on retrouvera des scènes et personnages de quatorze célèbres opéras et ballets de Debussy, Bizet ou encore Stravinsky.

En 2003, le réalisateur Jean-Pierre Jeunet le transforme temporairement en hôpital militaire pour y tourner plusieurs scènes de son film Un long dimanche de fiançailles, mettant en scène Audrey Tautou et Gaspard Ulliel dans les rôles principaux.

Un lieu et une histoire

Déployé sur trois pôles majeurs – le hangar, le parc et les sous-bois –, le site du Hangar Y porte un héritage séculaire ancré dans l’histoire de notre pays. Depuis le XVIe  siècle, le territoire sis dans le sud de Meudon et à l’orée de sa forêt domaniale a en effet accueilli des innovations majeures sur le plan architectural, aéronautique et artistique, que la réouverture au public au printemps a pour ambition de revaloriser.

Avec sa structure en fer et ses briques apparentes, sa verrière qui baigne son intérieur de lumière et ses lignes courbes et symétriques, le Hangar Y est un emblème de l’architecture industrielle de la fin du XIXe siècle. En 1878, alors que Paris vient de clore sa 3e Exposition Universelle sur le Champ-de-Mars et de démonter ses constructions éphémères, un tronçon de la Grande Galerie des Machines est réutilisé pour bâtir un hangar à dirigeables à quelques mètres de la forêt de Meudon. Car à une époque où la France développe considérablement son arsenal de guerre, la recherche de vastes espaces pour s’adapter aux dernières avancées de l’armée se fait de plus en plus croissante.

C’est ainsi que le Hangar Y voit le jour en 1879. Imaginée par l’architecte Henri De Dion, professeur de Gustave Eiffel à qui l’on doit la fameuse tour du même nom, la structure qui sert à l’édification du bâtiment offre de multiples avantages. Son aménagement comportant une nef centrale et une mezzanine de chaque côté permet notamment de traverser aisément le bâtiment dans toute la longueur – 70 mètres ! – et de l’appréhender sous différents points de vue. Grâce à sa large verrière et ses 23 mètres de hauteur sous plafond, le lieu bénéficie d’une grande luminosité tout en étant préservé des fortes chaleurs par son exposition nord et les nombreux arbres qui l’entourent.

Fabrication de ballons Caquot M à l’atelier mécanique d’aerostation de Chalais-Meudon

Un laboratoire d’innovation aéronautique

Premier hangar à dirigeables au monde, le Hangar Y (nom défini d’après la parcelle militaire “Y” où le bâtiment a été reconstruit) a été l’un des berceaux de l’aéronautique française de la fin du XIXe siècle à la Grande Guerre. C’est dans cet “établissement aérostatique de Chalais Meudon”, tel qu’on l’appelait à l’origine, qu’a eu lieu en août 1884 le premier vol à succès au monde d’un dirigeable en circuit fermé, conçu par Charles Renard et Arthur Krebs. Réalisé à partir d’énergie décarbonée, cet aérostat entraîne à l’époque une véritable révolution dans le domaine des transports :à la suite de ces décennies de recherche, les premiers dirigeables pourront ensuite dès le début du XXe siècle quitter les circuits fermés pour s’envoler enfin dans les airs.

Jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale, le bâtiment meudonnais est exploité pour tester et fabriquer des dirigeables, ballons captifs et ballons d’observation. À la suite de la victoire des Alliés en 1918, il devient trois ans plus tard l’hôte du premier musée de l’Air et de l’Espace, permettant au public de découvrir des trésors de l’aéronautique et leur rôle dans la stratégie de défense de la France pendant le conflit. En 1936, une partie du musée est transvasée dans le XVe arrondissement parisien avant que celui-ci ne soit fermé par les Allemands. Ses collections seront alors rapatriées au Hangar Y pour y être conservées jusqu’en 1973, avant d’être à nouveau déplacées sur le site du Bourget où le musée s’installera définitivement et rouvrira ses portes.

Un lieu réhabilité dans le respect de son histoire et son environnement

Pendant quarante ans, le Hangar Y reste désaffecté et fermé au public, n’ouvrant ses portes qu’à quelques rares occasions. Toutefois, le bâtiment historique intéresse le gouvernement français : en 1990, le ministère de la Culture alors piloté par Jack Lang en acquiert la propriété, avant que le bâtiment ne soit classé monument historique dix ans plus tard, à l’image du domaine national de Meudon. Si un projet de restauration de la nef est entamé à la fin des années 2000 et que le toit est restauré en 2008-2009, il faudra attendre 2012 pour que Didier Gouband, président du groupe Culture et Patrimoine, n’en fasse la découverte. Séduit par ce lieu exceptionnel bien qu’abîmé par les années, il y voit alors un grand potentiel à exploiter.

Après avoir traversé les siècles, le domaine patrimonial délimité par le Hangar Y est le premier en France à faire l’objet d’un BEAV (bail emphytéotique administratif de valorisation) actant un accord entre l’État français et des structures privées, signé en 2018 pour une période de 35 ans. En 2020, l’entrepreneur et grand mécène de la culture, Frédéric Jousset, s’associe au projet et permet de reconvertir ce monument historique en un lieu culturel et événementiel, polyvalent et ambitieux, qui accueillera une riche programmation pluridisciplinaire, participative et inclusive. La rénovation du site par le groupe VINCI Immobilier a été réalisée avec l’appui et l’expertise de la DRAC et des Ateliers de France, qui supervise la restauration de monuments historiques.

L’ensemble de la rénovation du site a été pensé pour préserver l’environnement naturel, respecter l’histoire du lieu et être le moins énergivore possible. Afin de maintenir le hangar à une température convenable, par exemple, le recyclage de l’air s’y fait à l’air froid, permettant de circuler dans un espace agréable et aéré en toutes circonstances.

Le réaménagement du parc et du bassin s’inscrit quant à lui dans une démarche plus globale initiée par le ministère de la Culture et la mairie de Meudon pour l’ensemble du domaine national de la ville. Celle-ci vise à redonner vie à la fameuse perspective longue de 3 kilomètres tracée il y a plus de 300 ans par André Le Nôtre, dont une partie traverse le site du Hangar Y.




En collaboration avec l’agence Urban Act, architecte du restaurant et de l’atelier, ainsi que comme architecte paysagiste du parc forestier et artistique et de la réhabilitation de l’axe de Le Notre en étroite collaboration avec Antoine Marie Préaut, AMH et Benoît Léothaud ABF, Henri Lefebvre et Data Architecte pour le Hangar et avec l’appui de Christian Fournet.

Un parcours d’œuvres en plein air unique du grand Paris

En parallèle des expositions temporaires, l’art contemporain s’invite au Hangar Y à travers la présence de plusieurs œuvres permanentes. Ainsi, on découvre à l’intérieur du bâtiment une sculpture monumentale de l’artiste coréenne Lee Bul, Willing to Be Vulnerable imitant la forme d’un dirigeable suspendu au plafond. La visite continue dans le parc avec une promenade artistique en plein air, rythmée par les œuvres signées par une vingtaine d’artistes internationaux, tels que Christian Boltanski, Sarah Lucas, Shilpa Gupta, Ernesto Neto, Ida Ekblad, Wang Keping, Pascale Marthine Tayou, Ugo Rondinone, Subodh Gupta ou encore Kiki Smith. Conçu comme une parenthèse poétique, loin de la frénésie de la ville, où l’on peut prendre le temps d’explorer, de se faire surprendre et de flâner au plus près de la nature, le parcours du Hangar Y est une invitation à la rêverie, à la découverte, à la participation, à la réflexion et dialogue harmonieusement avec l’environnement. La présence de cartels et de médiateur·rice·s permet d’éclairer cette rencontre poétique avec les œuvres pour tous types de publics, des plus jeunes aux plus âgés.

L’éveil des sens continue avec d’autres types de propositions, telle une création sonore exclusive réalisée en collaboration avec l’IRCAM et une exposition d’œuvres en Réalité Augmentée en collaboration avec Acute Art, leaders de la production d’œuvres en réalité virtuelle et augmentée (avec des œuvres de Tomas Saraceno, Olafur Eliasson, KAWS ou encore Alicja Kwade). En se promenant le long du bassin, les visiteur·ses peuvent tendre l’oreille partir à la découverte de différents environnements naturels, guidé·e·s seulement par les bruits des êtres qui les peuplent.

[Source : communiqué de presse]

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